Nom : Dreyer
Prénom : Maximilian
Age : 23 ans
Sexe : Masculin
Métier : Attaché de presse, lobbyiste
Histoire : L’adaptation est une affaire familiale. Mes grands-parents furent du côté de Vichy puis, à la fin de la guerre, arborèrent fièrement leurs exploits pour la Résistance. Du sang boche coulait dans les veines de ma mère lorsqu’elle me donna naissance, une autre garantie que réalisa Mémé pour s’assurer de la bonne entente entre sa famille et l’occupant allemand. On décida de m’appeler Maximilian en voyant la puissance des États-Unis augmenter sans cesse, considérant que sa consonance anglo-saxonne me servirait de passe-partout bien utile.
À cinq ans, j’étais déjà l’ami de tous les enfants du quartier. Ceux-ci se battaient généralement pour obtenir mes faveurs. Qui passerait le plus de temps avec moi? Qui serait invité à mon anniversaire? Qui recevrait l’un de mes vieux jouets? Magnanime, je répartissais mes heures de jeu de façon à tous les contenter.
L’école primaire m’éveilla au système de privilèges et de punitions. Il va sans dire que j’avais toujours droit au premier et jamais au second. En dénonçant les méfaits de mes petits camarades, je les aidais non seulement à revenir dans le droit chemin, mais acquérais aussi les faveurs de mes instituteurs. Je ne reculais devant rien pour leur plaire, l’autorité m’apparaissant comme un instrument à m’approprier. J’en vins même à accepter les avances d’un enseignant en pâmoison devant mes charmes infantiles.
Ne vous inquiétez pas pour mon sort, je ne m’en sortais pas plus mal avec mes collègues de classe. J’arrivais toujours à me réconcilier avec eux en leur offrant ce qu’ils désiraient depuis des mois ou en les convainquant que je n’avais pas réellement agi en toute conscience. Aucun d’eux ne me garda grief.
Il en fut de même pour mes années de collège et de lycée où je fus toujours aux côtés des grands comme des petits, m’associant à ceux qui avaient la cote tout en entretenant mes bases chez les marginaux. En veillant à ne pas être trop vu en présence des faibles et à côtoyer fréquemment les forts, j’en vins à atteindre une position aussi confortable qu’enviable. La sympathie naturelle que j’inspire ne m’attira cependant pas les foudres des hargneux qui recherchèrent plutôt ma présence, dans l’espoir que ma popularité rayonne sur eux à leur tour.
Entre deux sorties en boîte ou visites dans un musée, quand je n’étais pas à la soirée d’un ami ou dans le lit d’un amant, j’obtenais d’excellents résultats académiques. Si des professions prestigieuses comme chirurgien ou avocat s’offraient à moi, c’est la politique que je choisis. Militant pour les partis les plus en vue et me faisant connaître de leurs étoiles montantes, je pus très vite me construire un vaste réseau de contacts. Ma facilité à m’exprimer, mon calme, mes manières affables et mon visage engageant firent le reste du travail.
À vingt-trois ans, je gagne plus que bon nombre de mes semblables, je roule en Smart et en Mercedes-Benz, je m’achète des polos Lacoste, j’ai un agenda rempli d’invitations à dîner, je ne passe jamais une soirée sans une femme superbe ou un homme raffiné, je suis heureux, en santé… et vous êtes mon ami.
Description mentale : Certains qualifient les gens de ma trempe d’égoïstes, de parasites opportunistes, de sales collabos, de traîtres infâmes et une multitude d’autres termes du même acabit. Ces individus ne sont que des hypocrites, les premiers à me payer pour mes services, ou des naïfs, qui deviendront mes amis en l’espace d’une heure si je m’en donne la peine. C’est justement pourquoi je les apprécie, tous autant qu’ils sont.
N’allez pas croire que je romps certaines ententes par gaieté de cœur ou par haine viscérale du genre humain, pour le simple plaisir d’assister à la déconvenue de ceux qui aient pu m’être chers. Je ne suis pas un misanthrope, ni un sociopathe. Je suis adaptable, la caractéristique qui a fait en sorte que notre espèce a su se perpétuer jusqu’à aujourd’hui. Qu’on me le reproche est tout bonnement aberrant. Sans des innovateurs à mon image, nous en serions toujours à cueillir des bananes dans les arbres, ce qui, vous en conviendrez, n’a rien de particulièrement palpitant.
Ce sens de l’adaptation se traduit par le fait qu’à la différence de la plupart de mes congénères, j’évolue constamment. J’accorde donc leur chance à tous les coureurs, une seconde, voire une troisième s’il le faut. Tout dépend des lois de l’offre et de la demande, des rapports de force entre chaque parti. Une fois la situation dûment analysée, les puissances en cause soupesées, les causes et conséquences évaluées, je choisirai mon camp jusqu’à ce que le vent tourne. Je me trouverai toujours du côté gagnant. La notion de sacrifice m’apparaît comme hautement nocive pour n’importe quel être cherchant à survivre ou mieux, à s’élever. Il n’y aucun honneur à périr chez les perdants, même par une loyauté illusoire qui n’est, en fait, qu’un refus de tourner la page et d’avancer vers l’avenir.
On m’accusera de mauvaise foi, mais je n’énonce jamais que la vérité, bien que je ne la révèle parfois qu’à moitié ce qui n’est pas, en soi, un mensonge.
Mon affection pour mon prochain est si grande que je ne peux m’empêcher de lui trouver une qualité, qui s’exprimera par la suite sous la forme d’un compliment. Encore une fois, on me traitera de lèche-burnes, mais qu’y a-t-il réellement de mal à voir le bien en chacun? Il est si aisé de critiquer, mais il l’est beaucoup moins de mettre en valeur les talents d’autrui. Je ne suis pas un jaloux, ni un envieux, je reconnais facilement la supériorité de mon interlocuteur lorsqu’elle m’est démontrée. À quoi bon de lutter, si ce n’est pour que s’attirer des ennuis inutiles? Se soumettre, temporairement ou pas, est loin d’être dégradant, c’est même plutôt un acte de raison et une preuve de sagesse.
Venez discuter un moment avec moi et vous constaterez rapidement combien vous m’êtes précieux. Je vous suis tout à fait attentif, m’inquiète de vos états d’âme, fais preuve d’amabilité et d’ouverture d’esprit, dispense mes conseils au sujet de vos soucis quotidiens comme votre cote à la Bourse. Je ne demanderai presque rien en retour, sinon votre amitié… et en tant qu’amis, il est tout à fait naturel que nous nous entraidions, n’est-ce pas? Que vous soyez homme ou femme, je n’ai aucune préférence, puisque tout me plaît. Demandez, et vous serez servi.
Description physique : D’une beauté standard, mais d’un charme contagieux, Max ne possède pas le genre de physique qui vous fera tourner la tête dans la rue. On voudra sans doute lui adresser la parole en raison de son visage avenant, ses manières amènes ou son sourire épanoui. Il se dégage une expression chaleureuse de ses traits réguliers, comme s’il n’attendait que le moment de devenir votre meilleur ami. Des yeux d’un brun sombre, des cheveux de couleur châtain et un nez et une bouche mince, rien dans sa figure n’accroche l’œil, pas de détail notable ou dérangeant. Tout est impeccablement lisse et harmonieux.
Grand sans l’être trop, doté d’un corps svelte mais pas athlétique, il donne l’allure d’un jeune homme en bonne santé. Il ne représente pas une menace pour la gent masculine dans la féroce compétition pour l’obtention d’une femelle, son pouvoir de séduction agissant de façon bien plus sournoise. Cependant, s’il le faut, il n’hésitera pas à se faire sensuel, voire tout simplement enjôleur pour parvenir à ses fins. Sa voix claire deviendra peu à peu plus basse, son timbre habituel changeant pour un ton envoûtant alors que ses mains fines prodiguent des caresses expertes.
Tenue vestimentaire : Encore une fois, rien d’ostentatoire ni de particulier à signaler. Ses vêtements dénotent une élégance discrète, un certain soin porté à l’apparence, sans toutefois tourner à l’obsession. Toujours propre et fraîchement rasé, ses chemises sont légèrement fripées ou bien repassées selon les tendances saisonnières. Il enfile des T-shirts et des jeans pour des évènements plus décontractés ou opte pour le costard-cravate dans les grandes occasions sans le moindre problème. Max donne toujours dans une neutralité plaisante, sans être fade, et saura s’adapter à toutes circonstances.
Capacités, talents : Très sociable, se lie rapidement d’amitié, sait entretenir une conversation, poser les questions-clés, pratique l’écoute active avec assiduité.
Médiateur hors pair, négociateur de premier ordre.
Connaissance étendue des règles d’étiquette.
Parle couramment l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol, le russe et l’italien ; peut se débrouiller en japonais et en mandarin.
Excellente mémoire des visages, des noms, des dates, tout ce qui relève du détail.
Grand esprit de synthèse.
Capacité d’analyse.
Instinct naturel pour la politique et tout ce qui touche aux relations interpersonnelles.
Possessions : Son portable, son BlackBerry, son iPod Nano, son portemonnaie, un stylobille à encre bleue, un bloc-notes, ses cartes d’affaires, des préservatifs (quatre sans saveur précise, deux à la fraise, un seul au chocolat).
Chambre : Considérant cette vieille demeure décrépite comme l’endroit idéal où ranger ses documents confidentiels, sa chambre est encombrée de cartons pleins de liasse de papiers au contenu compromettant. Photos d’officiels en compagnie féminine et extraconjugale lors d’une soirée bien arrosée, lettres attestant les calomnies de l’un, états financiers démontrant les détournements de fonds de hauts-placés… Tout ce que vous voudriez bien savoir, mais qu’on ne vous montrera jamais.